Le décès de Roger Chausson, à l’âge de 89 ans, endeuille le Stade Aurillacois Cantal Auvergne et toutes celles et tous ceux qui ont fréquenté le stade Jean Alric dans les années 55/65. Roger était une figure incontournable du rugby de son époque. Ayant débuté sa carrière à l’âge de 15 ans dans l’équipe héraultaise de Nissan, il fut très vite repéré et attiré par l’AS Béziers, qu’il rejoignit dès 1948 pour jouer en juniors avant d’être rapidement titularisé au poste d’arrière de l’équipe première. Il a ainsi joué à 19 ans, en 1950, un match de quart de finale Béziers-Cognac et, en 1953, une finale du Challenge Yves Du Manoir contre la grande équipe de Lourdes.
C’était le temps où pour le Stade Aurillacois, le recrutement « des étrangers » privilégiait les départements de l’Aude et de l’Hérault et Roger rejoignit le Cantal en 1956 presque en même temps que André Gache, René et Roger Martinez, Albert Rocacher ou Jean Robert. Les qualités rugbystiques de Roger Chausson lui permettaient de jouer avec bonheur et efficacité quasiment à tous les postes des lignes arrières, mais c’est dans la position d’arrière qu’il s’est le plus accompli, « modèle de flegme et de sang-froid » selon l’expression de Jean Giraudoux. Equipier premier pendant une dizaine d’années, il lui était inimaginable, lorsque les jambes furent moins agiles, de quitter le rugby et le Stade. Il devint donc entraîneur de l’équipe réserve, puis éducateur à l’école de rugby, d’où émergèrent à leur tour les qualités de ses fils.
Dans son histoire du Stade Aurillacois, Luc Constant observait que Roger Chausson « incarnait à la fois la volonté languedocienne et la ténacité auvergnate », mais tous ses coéquipiers témoignent surtout de sa faculté à articuler la performance sportive et le bien vivre ensemble, qui fait la force d’une équipe et du rugby un art de vivre.
Le Club adresse tout son soutien et son réconfort à sa famille et à ses proches.