La politique fédérale conduite par Bernard Laporte et son équipe s’articule autour de plusieurs axes, dont un est consacré à la formation : « une fédération de compétences : la formation pour la qualité et l’excellence». C’est dans ce cadre qu’est considérablement réformée la filière de détection et d’accompagnement au haut niveau. Au dispositif antérieur, bâti autour des pôles espoirs (masculin et féminin) et du centre de Marcoussis, est substituée une nouvelle organisation devant répondre à plusieurs objectifs : unir les acteurs de la formation de haut niveau, faciliter la coopération entre clubs et FFR, en intégrant le travail des clubs dans la formation des joueurs de haut niveau de 16 à 18 ans et en rapprochant les lieux de formation et de pratique, assurer l’égalité des chances en mettant en œuvre le même dispositif pour les garçons et les filles, individualiser le travail des joueurs pouvant prétendre au haut niveau. Les académies fédérales (une vingtaine sur le territoire national) sont le principal vecteur de la formation au haut niveau. Elles sont complétées par des académies régionales, du ressort des Ligues territoriales, dont la vocation est de former des joueuses et joueurs de bon niveau sur les mêmes principes qu’en académie fédérale : proximité et association des clubs, individualisation de la formation, mixité, etc
Pour diverses raisons (les principales étant budgétaires et aussi la proportion de joueuses et joueurs de haut niveau dans l’effectif « jeunes » de chaque club professionnel), tous les clubs pro n’ont pas été dotés d’une académie fédérale. Le Stade Aurillacois a fait valoir auprès de la Direction Technique Nationale l’impossibilité, pour les jeunes cantaliens classés comme joueurs ou joueuses de haut niveau, de suivre une scolarité à Clermont Ferrand et de pratiquer à Aurillac. Les arguments développés ont trouvé une oreille attentive et compréhensive à la Direction Technique Nationale et au sein de la Ligue AURA (élus et Directeur Technique de Ligue). Il en résulte une expérimentation à ce jour unique en France, avec la création dès la rentrée scolaire 2018/19 d’une académie régionale placée sous la responsabilité du Comité Départemental Cantal et autorisée à accueillir en son sein, avec un programme de travail adapté et particulièrement suivi et évalué par la DTN, les joueuses et joueurs de haut niveau souhaitant pratiquer à Aurillac.
Cette particularité cantalienne se conjugue avec une autre spécificité : alors que la quasi-totalité des académies, régionales ou fédérales, sont adossées à un seul établissement scolaire, le choix cantalien, validé par les chefs d’établissements dès mars 2018, est d’associer au dispositif les 5 lycées, publics ou privés, d’enseignement général ou technique afin de permettre aux familles de choisir le type d’études conforme au vœu de chaque élève. Sur les deux premières années de fonctionnement, 4 lycées (Duclaux, Gerbert, Mermoz-Monnet, Pompidou) accueillent les « académiciens », avec une répartition inter-établissements qui varie fortement entre 2018 et 2019. Il en résulte une contrainte importante pour veiller à la bonne articulation entre qualité des études et performance sportive (le suivi scolaire reste la priorité), pour assurer l’activité de l’académie en cohérence avec les emplois du temps d’une vingtaine d’élèves répartis en 4 lycées et trois niveaux d’étude (seconde, première et terminale) et sur un lieu unique (les contraintes de transport collectif par navettes dédiées ayant une heureuse contrepartie avec l’identification d’un lieu principal d’entraînement très prisé: le stade Jean Alric et ses installations communautaires utilisées le plus souvent par les professionnels)